Blogue

L’ASSURANCE INVALIDITÉ, CETTE GRANDE NÉGLIGÉE

7 mai 2018

Trop, c’est comme pas assez. Le dicton s’applique bien au monde de l’assurance, où les consommateurs sont assurés en double ou en triple pour certains produits banals, tout en étant complètement à découvert pour des risques graves.

Voyez combien de consommateurs achètent des garanties prolongées pour leurs électroménagers, alors qu’ils sont déjà protégés par la garantie légale au Québec. Voyez combien de vacanciers se procurent une assurance voyage, alors qu’ils sont déjà couverts avec leur carte de crédit et leur employeur.

Pourtant, ce sont les mêmes qui rechignent quand vient le temps de souscrire une assurance invalidité. Grave erreur ! « Les gens assurent leur maison et leur auto, mais ils négligent d’assurer les revenus de la personne qui les paient », déplore Denis Preston, formateur et consultant en assurances.

Malheureusement, la situation va en empirant.

Le pourcentage de Canadiens qui ont une assurance invalidité avec leur employeur a fondu de 57 % à 48 % depuis 2015, selon un sondage diffusé par RBC Assurances, hier.

Parmi ceux qui n’ont pas de couverture au boulot, l’écrasante majorité (84 %) n’a pas souscrit d’assurance invalidité de son propre chef. 

Les conséquences peuvent être désastreuses, surtout pour de jeunes parents qui ont peu d’économies, plusieurs petites bouches à nourrir et une hypothèque à rembourser.

D’ailleurs, les deux tiers des répondants (68 %) admettent qu’ils auraient de graves problèmes financiers s’ils ne pouvaient pas travailler pendant trois mois. Cela n’a rien de surprenant quand on sait que près de la moitié des Canadiens vivent d’une paie à l’autre.

En conséquence, plus de la moitié (51 %) des personnes qui ont déjà vécu une période d’invalidité ont été forcées de retourner sur le marché du travail plus rapidement qu’elles l’auraient voulu, parce qu’elles étaient coincées financièrement. Rien pour les aider à se refaire une santé.
***
Même les gens qui ont une assurance invalidité avec leur employeur devraient se demander si leur couverture est appropriée.

La plupart du temps, ça fait le travail. Mais dans certains cas, le travailleur peut être forcé de se trouver un autre emploi qu’il est en mesure d’accomplir après 24 mois.

Dans d’autres programmes, les prestations mensuelles sont plafonnées, ce qui risque de créer un manque à gagner important pour les plus hauts salariés.

Pour combler ces failles, les travailleurs peuvent se procurer une assurance individuelle qui prendra le relais de leur assurance collective, suggère Jean-Nagual Taillefer, président du Groupe financier Praxis.

Les travailleurs qui n’ont pas du tout d’assurance invalidité avec leur employeur peuvent se tourner vers le programme d’une association ou d’un ordre professionnel auquel ils adhèrent.

En général, les primes de ces programmes collectifs sont moins élevées, mais elles peuvent grimper avec le temps. Cela demeure un bon choix, même s’il faut garder en tête que l’assurance disparaîtra si vous quittez le groupe.
***
Enfin, vous pouvez souscrire une assurance individuelle en consultant un conseiller en sécurité financière qui évaluera vos besoins et magasinera la meilleure assurance.

Il ne faut pas s’arrêter juste au montant de la prime, mais aussi analyser les caractéristiques de l’assurance.
L’assurance est-elle indexée à l’inflation ? Cela fera une grosse différence si vous restez invalide jusqu’à la fin de vos jours.

La police comporte-t-elle beaucoup d’exclusions ? Certaines polices ne couvrent pas les problèmes émotifs ou limitent la protection pour les maux de dos.

Aurez-vous le loisir d’augmenter le montant assuré ? Les polices plus haut de gamme permettent de relever la couverture, sans avoir à repasser un examen médical, ce qui est fort utile pour les travailleurs dont les revenus sont appelés à croître.

Mais bien entendu, tous ces avantages feront grimper les primes, qui peuvent coûter deux ou trois fois plus cher pour des polices plus haut de gamme.

La prime dépend aussi de toutes sortes d’autres facteurs comme le sexe (plus cher pour les femmes parce qu’elles réclament davantage, notamment à cause des complications de grossesse) ou encore le type d’emploi (plus cher pour un représentant qui est toujours sur la route que pour un employé de bureau).

Pour vous donner une idée, une professionnelle de 45 ans qui a des revenus de 80 000 $ paiera une prime de 2650 $ par année pour une assurance qui remplacera les deux tiers de son salaire jusqu’à 65 ans, après 90 jours d’invalidité, a calculé RBC Assurances.
***
Oui, je sais que ce n’est pas donné !

Mais il existe différents moyens de réduire la facture.

Gardez un coussin de sécurité de six mois de salaire dans votre compte de banque, ce qui vous permettra d’étirer le délai de carence de votre assurance (la période d’attente avant de recevoir les premières prestations).
Si votre budget n’est pas trop serré, réduisez aussi vos primes d’assurances auto et habitation en relevant vos franchises, suggère M. Taillefer.

Il indique au passage que les jeunes diplômés qui adhèrent à une assurance invalidité dès leur sortie de l’école peuvent obtenir des rabais de 15 à 35 % à vie.

Mais surtout, vous pouvez économiser des milliers de dollars en laissant tomber les assurances invalidité souscrites à gauche et à droite, sur votre hypothèque, votre carte de crédit, alouette.

Ces assurances sont dispendieuses et réservent beaucoup de mauvaises surprises au moment de la réclamation, comme je vous le disais dans ma chronique de la semaine dernière.

http://plus.lapresse.ca/screen...

lesauteurs

Prendre un rendez-vous 

Information de contact

Rodrigo Bustos
800, rue Principale, bureau 308
Granby (Québec) J2G 2Y8
Sans frais : 1 866 550-0414
Téléphone : 450 361-0808
Télécopieur : 1 866 292-8014
rodrigo.bustos@prosphere.ca


Ce site web utilise des cookies pour améliorer l'expérience de l'utilisateur. En utilisant ce site et en continuant à y naviguer, vous acceptez tous les cookies conformément à notre politique en matière de cookies.