Si l’amour n’a pas d’âge, on doit le prendre en considération lorsqu’il s’agit des finances d’un couple. Quand l’un des conjoints compte quelques années de plus au compteur que l’autre, les conseillers qui les aident à planifier leur retraite doivent prendre certaines mesures particulières. Quelles avenues emprunter pour s’assurer que ces amoureux puissent vivre leur histoire sans souci?
La différence d’âge dans un couple a d’importantes répercussions sur ses finances, car les conjoints doivent soutenir une retraite stable et possiblement plus longue. En planifiant la retraite de ces couples, il est essentiel que le conseiller s’assure que la personne la plus jeune disposera d’un revenu suffisant pour toute sa vie.
Pour régler le problème, il faudrait que ces couples disposent de portefeuilles plus audacieux et que leur exposition aux actions soit supérieure à celle de couples d’un âge similaire, selon un article de Financial planning.
Mais pour Boyan Ivanov, planificateur financier à BMO, la solution n’est pas aussi simple, car il est impossible d’émettre des recommandations en matière de placement sans d’abord connaître les habitudes financières du couple en question.
Boyan Ivanov estime ainsi que si les dépenses courantes du couple sont couvertes par leurs revenus garantis, le conseiller pourrait simplement proposer des placements garantis. Il faut évidemment évaluer les besoins du couple et les dépenses prévues. Si les conjoints veulent voyager jusqu’à tard dans leur vie, il faudra peut-être penser à viser des rendements plus élevés.
Pour bien comprendre l’évolution de la retraite, Boyan Ivanov divise celle-ci en trois phases. La première phase serait la « retraite active », lorsque la personne est en santé et en profite pour voyager. C’est souvent la phase où les retraités dépensent le plus d’argent. Puis, il y aurait la phase de « transition », lorsque la personne ne voyage plus et change parfois de maison pour un logement plus petit et moins cher. Et finalement, la troisième phase correspondrait au moment où les dépenses en santé s’accélèrent.
Le planificateur financier souligne que dans les couples où il y a une grande différence d’âge, il arrive souvent que la première phase de la retraite dure plus longtemps. Le plus âgé est entraîné par la personne plus jeune et cela peut peser lourd sur leurs finances. Il est donc essentiel de faire une planification financière complète pour définir quelles seront les dépenses, année après année, et s’assurer que le portefeuille a un rendement adapté à cette situation.
Pour Lucie Gervais, directrice générale, planification fiscale et successorale au Groupe Investors, une façon de protéger le couple est de profiter au maximum du fractionnement du revenu de retraite pour éventuellement alléger la facture fiscale.
« Dès que la personne la plus âgée du couple aura atteint l’âge de 65 ans, elle pourra fractionner son revenu de FERR et ses autres revenus de retraite avec son conjoint, peu importe la différence d’âge. Par contre, pour le Régime de rentes du Québec (RRQ), il faut que les deux conjoints aient atteint l’âge de 60 ans pour pouvoir fractionner », mentionne-t-elle.
Une autre possibilité est de souscrire à un REER de conjoint dans le but d’uniformiser ou de fractionner les revenus à la retraite. Donc si l’un des deux dispose d’un revenu de retraite, mais pas l’autre, le REER de conjoint fait en sorte que l’autre reçoive aussi des revenus.
« Cette solution permet de faire du fractionnement de revenu à tout âge », ajoute Lucie Gervais.
Un autre moyen d’augmenter ses revenus à la retraite est de repousser ses prestations de retraite. On peut ainsi reporter les versements du RRQ jusqu’à 70 ans. Cela permet de majorer le RRQ et permet de toucher 42 % de plus.
« Si un conjoint travaille et que l’autre est à la retraite, puisqu’un des deux reçoit encore un revenu courant, l’autre pourrait peut-être repousser le versement de ses rentes pour bénéficier d’un taux plus élevé, ce qui leur donnerait plus de marge de manœuvre quand le deuxième conjoint prendra sa retraite », explique Boyan Ivanov.
Il faut cependant faire attention. À 70 ans, le retraité aura plus d’argent, mais il ne sera peut-être plus en aussi bonne santé qu’auparavant. « Il s’agit d’une décision personnelle. Il faut savoir quels sont nos propres besoins », estime le planificateur financier.
Une autre question importante à soulever avec ce type de couple est le décès d’un des conjoints.
Lucie Gervais souligne que le Régime de rentes du Québec donne un montant forfaitaire de 2 500 $ à la personne qui payera les frais funéraires. Ensuite, du côté gouvernemental, la rente de conjoint survivant est versée à l’époux ou au conjoint de fait du cotisant décédé.
La valeur de cette rente dépend de plusieurs facteurs : le montant des cotisations que le conjoint survivant a versées, l’âge du conjoint décédé, s’il y a des enfants à charge, s’il y a des personnes invalides à charge et si la personne survivante a commencé à encaisser sa propre rente. Par exemple, un conjoint survivant de moins de 45 ans peut recevoir au maximum 550 $, tandis que s’il a des enfants à charge, le versement s’élèvera à 876 $.
Cette rente dépend aussi du montant de la rente de base que la personne survivante devrait recevoir à sa retraite.
À partir du moment où le conjoint survivant commence à encaisser sa propre rente du RRQ en fonction de ses années de travail, il faut la combiner à sa rente de conjoint survivant, ce qui donne un nouveau maximum. Celui-ci ne peut pas être plus élevé que le montant que le conjoint survivant aurait reçu s’il avait cotisé le plus d’années possibles au RRQ. Ainsi, s’il avait déjà cotisé au maximum toutes les années, il perd automatiquement la rente de conjoint survivant.
Sur le volet privé, le conjoint le plus âgé peut souscrire une rente réversible au conjoint. Cela diminuera sa rente viagère mensuelle, mais permettra de protéger son conjoint lorsqu’il décèdera.
« La personne la plus âgée avait un choix d’option quand elle a pris sa retraite. Le régime privé de retraite offre une rente réversible au conjoint, en général 60 % [de la rente qui aurait été payable au retraité décédé] selon la loi, mais cela pourrait aller jusqu’à 100 %, si le conjoint plus âgé veut sécuriser les revenus du plus jeune. Évidemment, plus la différence d’âge est élevée, plus on prend une option qui excède la base », estime Lucie Gervais.
Une autre façon d’assurer une rente au survivant serait d’établir une fiducie exclusive au conjoint. Durant toute la vie du conjoint, les revenus lui reviennent et s’il lui en manque pour vivre, il peut piger dans le capital de la fiducie. Cette option permet également de protéger ses enfants issus d’une première union, car dès que le deuxième conjoint décède, l’argent revient aux enfants.
Dans le cas où l’un des conjoints tombe très malade, il y a la possibilité de se voir accorder des crédits d’impôts pour frais médicaux et des crédits d’impôts pour aidant naturel.
« Évidemment, il faut qu’il y ait une attestation du médecin qui confirme que le proche admissible, en raison d’une défaillance grave et prolongée des fonctions mentales ou physiques, est dans l’incapacité de vivre seul, mais c’est une avenue à regarder », estime Lucie Gervais.
Source: Conseiller
Rodrigo Bustos
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