Voilà, elles sont de retour ! Partout des publicités pour vous encourager à investir dans votre REER avant le 1er mars. Je sais que certains épargnants vivent la campagne REER comme une séance de culpabilisation annuelle fomentée par les banques.
Mais le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) demeure un incontournable. Même si les gouvernements viennent d’améliorer le système de retraite, les travailleurs ne peuvent pas se mettre les deux pieds sur le pouf, les deux mains derrière la tête et oublier l’épargne-retraite.
Il est vrai que le Régime des rentes du Québec (RRQ) a été bonifié le 1er janvier dernier. Les jeunes qui font leur entrée sur le marché du travail aujourd’hui peuvent donc s’attendre à une rente équivalant à 33 % de leur salaire final, au lieu de 25 % en ce moment.
Très bien. Mais ce RRQ « revu et bonifié » ne remplacera que le tiers de leurs revenus jusqu’à concurrence de 63 700 $. Et surtout, la bonification ne prendra complètement effet que dans 40 ans, puisqu’il faudra avoir cotisé durant toute sa carrière pour avoir droit à une rente entièrement bonifiée.
« Les gens doivent comprendre qu’en cotisant au Régime des rentes, ça va leur apporter un certain revenu de base à la retraite. Mais ils ont une part de responsabilité aussi », insiste Jean-François Therrien, actuaire en chef du RRQ.
« La retraite, c’est une responsabilité partagée entre le gouvernement, les employeurs, mais aussi les travailleurs. »
— Jean-François Therrien
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Par ailleurs, Québec a aussi pris des mesures pour inciter les employeurs à mettre la main à la pâte. Ceux qui n’offraient aucun régime de retraite ont dû mettre en place un régime volontaire d’épargne-retraite (RVER).
Or, seules les entreprises qui ont 10 employés et plus sont tenues d’offrir le RVER. Québec doit l’imposer aussi aux entreprises de 5 à 9 employés. Mais la date n’est toujours pas fixée.
Et de toute façon, le RVER n’a pas tellement la cote. À peine 10 % des quelque 808 000 travailleurs qui se sont vu offrir ce régime clés en main ont décidé d’embarquer.
Plus précisément, 11 685 employeurs offrent un RVER auquel contribuent 88 926 participants qui ont accumulé un actif totalisant 108 millions de dollars, selon les données compilées par Retraite Québec au 30 septembre 2018.
Pourtant, le RVER ne manque pas d’attraits. Il s’agit d’un régime de retraite beau, bon, pas cher.
Son option de placement par défaut permet d’investir dans un fonds diversifié dont le niveau de risque s’adapte au cycle de vie du cotisant. Il s’agit d’une approche simple et efficace pour les épargnants qui ne veulent pas se casser la tête. Et les frais de gestion sont plafonnés à 1,25 %, ce qui est bien plus bas que la majorité des fonds communs de placement.
De plus, les cotisations sont prélevées directement sur la paie, si bien que l’employé n’a pas à se soucier de quoi que ce soit une fois que la machine est en place. De l’épargne sans douleur, quoi !
Les jeunes et les travailleurs à plus faibles revenus ont peut-être levé le nez sur le RVER, en lui préférant le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) qui est plus souple et crée moins d’effets pervers sur le plan fiscal.
Mais cotisent-ils systématiquement à leur CELI ? Permettez-moi d’en douter…
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Toujours est-il que presque la moitié des travailleurs québécois – 46 % pour être bien précise – ne participent à aucun outil d’épargne-retraite collectif, selon Retraite Québec. C’est énorme !
Voilà pourquoi l’épargne personnelle est incontournable. Autrement, les travailleurs vont se heurter à un mur à la retraite.
Prenons l’exemple de Maryse qui a 35 ans. Elle pense avoir un salaire de 50 000 $ (en dollars d’aujourd’hui) lorsqu’elle arrivera à la retraite à 65 ans. Or, les régimes de retraite publics, soit le RRQ et la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), ne remplaceront que 40 % de ses revenus d’emploi, calcule Question Retraite dans son guide de la planification de la retraite.
Si Maryse devait se contenter de vivre avec seulement 20 000 $, son style de vie tomberait en flèche. D’où l’importance de mettre des sous de côté le plus tôt possible.
Combien ? Grosso modo, il faut entre 60 % et 80 % de ses revenus d’emploi pour maintenir son niveau de vie à la retraite.
Et pour y arriver, il faut épargner environ 10 % de son salaire net (après impôts et cotisations salariales).
Pour Maryse, cela pourrait représenter environ 3500 $ par année. Ce n’est pas inaccessible. Ça fait environ 70 $ par semaine… ou 10 $ par jour.
Mais comme chaque cas est unique, l’idéal est de consulter un planificateur financier pour avoir l’heure juste. En faisant votre prochaine cotisation REER, demandez donc à votre conseiller de vous faire un plan de retraite complet. Généralement, les banques offrent ce service gratuitement.
Malheureusement, les trois quarts des Québécois de 18 à 65 ans n’ont pas d’objectif précis quant à leur retraite. Pourtant, la retraite est un projet de vie qui se planifie, comme le dit Retraite Québec dans la campagne publicitaire qui sera lancée demain.
Avec cette campagne de sensibilisation, l’organisme veut faire de la planification de la retraite une norme sociale, un sujet dont les gens sont en mesure de discuter entre eux de façon éclairée.
Il y a encore du chemin à faire.
Source: La Presse
Rodrigo Bustos
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