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Quand cancer et retraite convergent

April 2, 2019

« On parle toujours de la retraite comme si les gens n'étaient pas malades. Comment faire des voyages et tout ça. Moi aussi, je rêvais de voyager et d'avoir une vie active, et ce n'est pas ça. Et je suis sûre qu'il y a beaucoup de gens dans cette situation. » « On parle souvent de planification de la retraite comme si on vieillissait tous en santé, mais jamais quand la mort nous attend au détour », nous écrit Monique.

Elle parle en connaissance de cause.

« Le premier jour de ma retraite, j'ai appris que j'avais un cancer incurable. Je me préparais à mourir, ou si chanceuse à rester handicapée. »

Elle avait tout juste 65 ans.

« C'est un myélome multiple, c'est un cancer plutôt rare, je n'en avais jamais entendu parler. C'est un cancer du sang, mais qui attaque les os. »

« Quand le cancer a été découvert, on me donnait comme longévité un an, guère plus. Et je suis encore là. »

Elle a maintenant 70 ans.

« Cinq ans plus tard, après de la chimiothérapie, deux greffes de cellules souches et une opération à la colonne, je vais mieux. Pour combien de temps ? Impossible de le dire. Je reste fragile. »

- Monique

Mère de deux enfants dans la quarantaine, Monique vit seule.

Elle touche une rente de retraite de 80 000 $.

« Comme je pensais que je n'allais pas vivre longtemps, j'avais un petit REER personnel, environ 60 000 $, que j'ai commencé à retirer pour pouvoir en profiter et répondre à mes besoins. Parce que je ne savais pas quels seraient mes besoins. Je risquais de devenir handicapée, d'avoir besoin d'aide à domicile. Je n'avais aucune idée de mon avenir. »

Elle possédait une maison en banlieue, encore grevée d'hypothèque, qu'elle a vendue il y a un an pour acquérir un condo payé 299 000 $. « Depuis cinq ans, mon petit REER est épuisé. Mais quand j'ai acheté mon condo, je ne l'ai pas payé complètement, pour me garder de l'argent pour répondre à des besoins immédiats s'ils apparaissaient. »

Elle a contracté un prêt hypothécaire de 139 000 $, soumis à un taux d'intérêt de 3,25 %, pour conserver des liquidités de 60 000 $.

« Ce montant dort dans un compte. Est-ce que je peux le mettre dans un placement ? », s'enquiert-elle.

« Si je perdais plus d'autonomie et que j'avais besoin de plus de soins à domicile, par exemple après ma prochaine opération ou après une autre infection, je veux pouvoir avoir accès à cet argent au besoin. Mais en même temps, comme je ne sais pas quels seront mes besoins, j'aimerais qu'il puisse fructifier, et éventuellement pouvoir quand même laisser quelque chose à mes enfants. »

Son oncologue estime qu'elle peut vivre encore cinq ans, « s'il n'arrive rien entre-temps ».

Et comment va le moral ?

« Bien. J'ai pris les choses comme elles venaient. »

LES CHIFFRES

Monique, 70 ans

Rente de retraite : environ 80 000 $

REER : aucun

Liquidités : 60 000 $

Propriété : condo de 299 000 $

Solde hypothécaire : 139 000 $

LA SOLUTION

Le problème de Monique ne concerne pas les revenus de retraite.

« Selon ma compréhension, elle n'a pas besoin d'argent sur une base régulière, car son régime de retraite suffit à couvrir ses besoins courants », constate le planificateur financier David Paré, conseiller en placement chez Desjardins Gestion de patrimoine.

Ses rentes gouvernementales et de retraite lui permettraient de vivre jusqu'à l'horizon conventionnel de 96 ans - et au-delà. Mais peut-être ne franchira-t-elle pas les cinq prochaines années.

Et elle ignore dans quelles conditions elle les vivra.

C'est pourquoi ces 60 000 $ sont à la fois une assurance et un réconfort.

« La première chose à faire est de cotiser cette somme à son CELI », avise David Paré.

En 2019, elle aura le droit d'y verser 63 500 $, ce qui correspond à la somme des droits annuels depuis l'instauration du régime, en 2009. Le rendement y sera à l'abri de l'impôt, un avantage important alors que son taux d'imposition marginal taquine les 45 %.

Reste à savoir quel type de placement pourrait porter ce délicat investissement.


Le portefeuille de fonds de placement

La difficulté réside dans l'horizon de placement incertain - un an, cinq ans, dix ans ? - et dans l'usage imprécis et fluctuant des fonds - des retraits plus ou moins importants pour des besoins urgents, un transfert massif en cas de décès ?

« Dans ce contexte, on cherche donc une solution qui sera disponible en tout temps, offrant un potentiel de rendement, mais aussi une bonne stabilité, car elle pourrait en avoir besoin à court terme », recommande le planificateur.

Il propose « une solution simple qui pourrait lui permettre d'atteindre tous ses objectifs en même temps. Il s'agit de portefeuilles de fonds de placement. Toutes les institutions financières offrent ce type de produit clés en main ».

Ces portefeuilles contiennent des parts de divers fonds communs de placement, qui eux-mêmes investissent dans des titres de participation (des actions) et des titres à revenu fixe (des obligations, notamment).

Ils sont proposés dans un éventail de proportions d'actions et d'obligations qui permet à l'investisseur de trouver chaussure à son pied - depuis la pantoufle jusqu'aux pointes de sprint.

« Selon plusieurs travaux en finances faits depuis les dernières années, on réalise que le portefeuille le moins risqué n'est pas celui composé uniquement d'obligations, mais plutôt celui composé de 25 % d'actions et de 75 % d'obligations, indique David Paré. C'est dans ce type de portefeuille que je lui suggère d'investir. »

Chez les institutions financières, ces produits porteront les étiquettes de portefeuille conservateur, prudent ou à faible risque.

Dans cette fourchette, le rendement variera entre 3 % et 4 % en moyenne par année.

Ce type de placement n'impose généralement pas de frais de retrait, souligne le conseiller. Monique pourra en tout temps avoir accès à son capital pour en retirer une partie ou la totalité.

D'autres solutions à faible risque, comme les placements garantis, protégeraient son capital, mais leurs dates d'échéance ne procureraient pas la souplesse nécessaire.


Pas touche à l'hypothèque

Qu'arrivera-t-il si Monique épuise cette marge de manoeuvre de 60 000 $ ? « Elle pourrait alors envisager l'hypothèque inversée ou encore la vente de son condo afin de récupérer la valeur de ce dernier », répond notre planificateur.

« L'hypothèque inversée serait un dernier recours, car c'est une solution dispendieuse. Les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que pour une hypothèque standard, et il y a des frais de dossier fixes. »

Pour l'instant, le budget de Monique dégage un surplus annuel de quelques milliers de dollars. Pour chaque année gagnée, il ajoutera un peu à son coussin de sécurité.

Et à son réconfort.


Source: La Presse

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