On entend souvent dire qu’une hypothèque est une bonne dette. Mais que veut-on réellement dire par là, et est-ce vraiment le cas?
En général, on considère une hypothèque comme une bonne dette parce qu’elle fait augmenter la valeur des actifs dans notre bilan, ce qui n’est pas le cas des dettes de consommation. Des sommes accumulées sur les cartes de crédit pour payer des sorties au restaurant ou des voyages par exemple, n’ajoutent aucune valeur et coûtent très cher en intérêt.
«Une dette adossée à un actif, comme une propriété, peut être vue comme une bonne dette. Si on vend ce bien, la somme obtenue devrait idéalement permettre de rembourser la dette», explique Denis Doucet, directeur de la formation chez Multi-Prêts. Qui plus est, effectuer mensuellement ses paiements d’hypothèque est une forme d’épargne forcée faisant en sorte que l’on met de l’argent de côté.
Pas toujours une bonne dette
Toutefois, Denis Doucet apporte une nuance. «Cette bonne dette en deviendrait une mauvaise si, par exemple, une personne ayant accumulé une bonne équité sur sa propriété ouvrait une marge de crédit hypothécaire qui servirait à acheter des biens de consommation», illustre-t-il.
Pour sa part, Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin et associés, indique qu’il faut établir une distinction. «Lorsque l’on est convaincu qu’avoir une hypothèque équivaut à contracter une bonne dette, on peut commettre certaines erreurs. Il existe plusieurs situations où acquérir une propriété ne serait pas nécessairement une bonne décision», dit-il.
Des cas à surveiller
Premier cas auquel on peut penser : un jeune couple qui achète une maison au tout début de sa relation. Si leur histoire tourne court, les ex-conjoints devront vendre la propriété rapidement et n’obtiendront pas toujours le prix espéré.
Autre situation : une acquisition prématurée, avant la naissance d’un bébé notamment. « Il est préférable de reporter l’achat, car la diminution de revenus engendrée par le congé de maternité réduira la marge de manœuvre financière », mentionne Pierre Fortin.
Acheter avant d’avoir décroché un emploi fixe est une autre erreur à éviter. Si l’on trouve un travail dans un quartier situé à une grande distance de sa résidence, cela fera augmenter les coûts de transport et l’on devra peut-être même envisager de se procurer une voiture.
Lorsque l’on opte pour une propriété neuve, on peut également penser que l’on n’aura pas de dépenses reliées aux rénovations. Or, il pourrait coûter très cher de faire aménager la cour, par exemple, ou l’avant de la maison.
Une charge trop lourde
Enfin, acheter une résidence à la limite de notre budget est aussi une erreur courante. « Contracter une hypothèque qui atteint le maximum de nos capacités financières peut mettre nos finances en péril en cas de perte d’emploi d’un des deux conjoints, par exemple. N’oubliez pas que l’hypothèque est une dette que l’on devra assumer pendant des années. Une charge trop lourde pour notre budget peut devenir un vrai cauchemar », prévient Pierre Fortin.
Denis Doucet estime toutefois que les changements apportés aux règles hypothécaires, qui sont désormais plus strictes, tendent à réduire les risques de dérapage chez les acheteurs.
Rodrigo Bustos
800, rue Principale, bureau 308
Granby (Québec) J2G 2Y8
Sans frais : 1 866 550-0414
Téléphone : 450 361-0808
Télécopieur : 1 866 292-8014
rodrigo.bustos@prosphere.ca