Tous les domaines ont leurs règles approximatives, que l’on utilise pour se guider tout en sachant qu’elles ne sont pas des directions exactes. L’investissement n’y échappe pas, mais il faut parfois s’en méfier, avance Ruth Saldanha sur Morningstar.com.
Elle donne l’exemple de la règle budgétaire du 50-20-30. Selon elle, 50 % du revenu devrait servir aux dépenses courantes, 20 % devrait être consacré à des objectifs à long terme et 30 % utilisé de manière discrétionnaire. Toutefois, certains inversent le 20 % et le 30 %, croyant qu’il vaut mieux épargner davantage pour les projets à long terme. D’autres rejettent carrément l’équation. Les partisans de l’indépendance financière et de la retraite précoce recommandent parfois d’épargner 70 % du revenu vers des objectifs financiers à long terme.
Ruth Saldanha identifie cinq règles approximatives, qu’elle examine pour voir si elles tiennent la route pour tout le monde.
Cette règle est souvent utilisée pour la répartition d’actifs. Elle signifie que si un investisseur a 30 ans, il devrait investir 70 % de son portefeuille en actions et le reste en titres à revenu fixe.
Sauf que la règle existe depuis une époque au cours de laquelle les gens vivaient en moyenne bien moins longtemps. Or, planifier pour une vie qui se poursuivra jusqu’à 95 ans plutôt que 75 ans exige généralement de miser plus longtemps sur la croissance.
Ainsi, certains proposent de calculer plutôt ainsi : 120 – l’âge = actions. Mais c’est simplifier à l’extrême, croit Rona Birenbaum, planificatrice financière fondatrice de Caring for Clients.
« Cette règle ne tient pas compte d’autres sources de revenu, tel le revenu du régime de pensions du Canada ou de la pension de la Sécurité de vieillisse ou encore d’un régime de retraite à prestations déterminées, dit-elle. Si vous comptez sur ces revenus, vous serez peut-être plus à l’aise avec un plus haut niveau de risque. Sinon, même une personne relativement jeune pourrait être inconfortable avec l’idée de prendre beaucoup de risque. »
Pour elle, les investisseurs plus jeunes devraient surpondérer considérablement leurs actions, alors que les professionnels en mi-carrière devraient carrément y investir 70 % de leurs fonds. Les gens plus près de la retraite devrait viser un équilibre 50/50 entre les titres de croissance et de revenu fixe.
De son côté, Christine Benz, directrice des finances personnelles de Morningstar, propose de garder en liquidité ou dans des titres à revenus fixes l’argent servant à payer des dépenses à court terme. Les actifs dont un investisseur ne compte pas se servir pour plusieurs années devraient être investis dans des titres diversifiés de croissance à long terme.
En 1994, le conseiller financier William Bengen concluait qu’un personne pouvait retirer jusqu’à un maximum de 4 % annuellement de son portefeuille sans craindre de le vider.
Toutefois, cette règle dépend beaucoup de la performance des marchés pendant les dix premières années de décaissement. Le fameux 4 % peut donc baisser ou monter, selon l’état de santé des marchés, et donc celui du portefeuille.
Pour Matthew William, vice-président principal de Franklin Templeton Investments Canada, une règle fixe ne fonctionne pas pour tous les investisseurs. Certains auront besoin de plus de fonds que d’autres. Plutôt que les limites de décaissements minimales actuellement en place pour les fonds de retraite enregistrés, il faudrait plutôt des intervalles de décaissement minimal et maximal pour une année.
Un bon point de départ, mais en fait le niveau du fonds d’urgence dépend entièrement de la situation personnelle de l’épargnant. S’il a un emploi payant et stable, peu de dettes et une bonne couverture d’assurance, conserver six mois de dépenses dans un fonds d’urgence est peut-être exagéré. À l’inverse, pour les travailleurs autonomes ou à contrat, dont les revenus fluctuent et qui n’ont pas d’avantages sociaux d’un employeur, conserver l’équivalent de trois mois de dépenses pourrait s’avérer trop peu.
« Les gens surestiment les probabilité d’une urgence, croit Mme Birenbaum. Si vous avez accès à une marge de crédit à faible coût, cela peut devenir une alternative au fonds d’urgence. Toutefois, le remboursement de dettes à haut taux d’intérêt devrait être une priorité. »
« C’est une erreur d’établir ses objectifs d’épargne dans le vide, avance Rona Birenbaum. Il faut réfléchir à certaines choses. L’une d’elles est que si votre retraite est dans plusieurs années, ce qui a l’air d’être beaucoup d’argent présentement ne pourra peut-être pas vous offrir le même pouvoir d’achat à la retraite. Et si vous êtes près de la retraite, il est très important de garder à l’esprit combien vous prévoyez dépenser. »
Selon le type de retraite que souhaite un épargnant et sa situation financière, 20 fois le revenu annuel peut être trop, ou pas assez.
L’automobile représente une grande dépense pour beaucoup de gens. Une vieille règle dit qu’il faudrait toujours mettre 20 % en mise de fonds, ne pas mettre plus de quatre ans à rembourser le prêt auto et que la voiture ne devrait pas représenter plus de 10 % de son revenu. Le problème est que beaucoup de gens voient la voiture comme une représentation de leur réussite et de leur statut social, plutôt qu’un simple moyen de transport.
« Il est important de prioriser certains objectifs et la voiture n’est pas nécessairement un objectif, soutient Rona Birenbaum. Les grands objectifs incluent l’éducation, la retraite, la propriété d’un domicile et le remboursement des dettes coûteuses, il faut donc d’abord payer pour cela, ajouter le style de vie que vous souhaitez mener et ce qui reste est le transport. »
Que pensez-vous de ces règles? Les utilisez-vous parfois? En avez-vous d’autres?
Source: Conseiller
Rodrigo Bustos
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