L’arrivée d’un bébé implique un congé parental et des impacts financiers qui diffèrent si l’on est travailleur autonome ou salarié. À quoi s’attendre et comment s’y préparer ?
Plutôt que de faire un budget traditionnel, Josée Lacasse, planificatrice financière et conseillère émérite aux Services financiers Groupe Investors, propose à ses clients de vivre pendant six mois comme s’ils étaient bénéficiaires du régime d’assurance parentale. « Ça leur montre concrètement dans quoi ils s’embarquent sur le plan financier et si, oui ou non, ils vont être capables de le faire sans s’endetter. L’autre avantage, c’est qu’on épargne cet argent et qu’il pourra servir à payer une partie des frais à la naissance de l’enfant. » Un futur parent qui recevra 90 % de son salaire lors du congé parental n’a pas nécessairement besoin de faire cet exercice.
Pour les travailleurs autonomes, le stress financier est important. « Il faut prévoir des sous pour payer les impôts de l’année précédente, explique Josiane Parisien, conseillère en gestion de patrimoine à la Financière des professionnels Gestion privée. C’est un gros montant considérant que l’on n’a pas le même salaire lors du congé parental. Il faut aussi prévoir les dépenses qui se maintiendront, les coûts fixes, le loyer du bureau, l’hypothèque, l’électricité, etc. »
Quand de futurs parents sont propriétaires d’une entreprise « incorporée », ils doivent se verser un salaire plutôt que des dividendes l’année précédant le congé. Dans le cas contraire, ils n’auront pas droit aux prestations d’assurance parentale. « Il faut aussi prévoir que le salaire maximal est de 76 500 $. On ne sera jamais payé plus de 75 % de ce montant », rappelle Josiane Parisien.
Les deux conseillères affirment qu’il faut privilégier les dettes les plus coûteuses et commencer par rembourser toutes les cartes de crédit. Il faut également minimiser le paiement hypothécaire, si c’est possible. Le prêt étudiant peut attendre, car c’est la dette la moins coûteuse, étant donné le crédit d’impôt de 35 % sur les intérêts.
« Quand on revient au travail, il faut rapidement rembourser les dettes qu’on a accumulées pendant le congé. Si on est travailleur autonome, on pense à mettre des sous de côté pour les prochains impôts. »
— Josiane Parisien, planificatrice financière
Les besoins en matière d’assurances changent. Josée Lacasse conseille de prendre une assurance vie, surtout si les conjoints ne sont pas mariés et n’ont pas de testament. « Il y a certaines compagnies d’assurances qui refusent d’assurer une femme dans le troisième trimestre de la grossesse. Il faut donc le faire au début de la grossesse ou après l’accouchement. Cette assurance sera très utile si un conjoint doit s’occuper seul d’un enfant en bas âge. » Comme l’assurance vie n’entre pas dans la succession, l’argent sera versé plus rapidement qu’un héritage.
Les deux conseillères sont d’avis que le testament est primordial. Les conjoints de fait ne sont pas reconnus. Dans ce cas, si un des parents meurt, les seuls héritiers sont les enfants. Ils toucheront l’héritage à 18 ans et le conjoint ne pourra pas utiliser l’argent pour les besoins primaires des enfants. Si les parents sont mariés, mais sans testament, le conjoint aura droit seulement au tiers de l’héritage et les deux tiers iront aux enfants.
L’impact financier sera minimisé si c’est le conjoint qui a 90 % de son salaire qui prend le long congé. Si un des parents a des revenus beaucoup plus élevés, il ferait mieux de retourner travailler. « Bon, ce sont les chiffres, souligne Josiane Parisien. Dans la vraie vie, peut-être que la mère ne voudra pas laisser son bébé de 3 mois à la maison même si c’est avec le père. C’est une séparation difficile. Et si elle allaite, ça peut être compliqué. »
La conseillère en gestion de patrimoine Josiane Parisien met en garde les parents contre certains produits financiers qui sont proposés, mais qui ne sont pas utiles dans les premières années de la vie d’un enfant. Lorsque l’on retourne au travail, il est plus important de rembourser ses dettes que d’investir dans un régime enregistré d’épargne-études (REEE), soutient-elle. « Le bébé a 3 jours. On reçoit un coup de fil. On est sous le charme. On veut tout offrir à notre enfant. Mais ce n’est pas une urgence. » Même si un parent commence à cotiser lorsque l’enfant a 9 ans, il peut cotiser en double et rattraper le temps perdu. Pour ce qui est des assurances, elle rappelle qu’il est plus important d’assurer les parents. « Il y a des gens qui décident d’assurer les enfants à la naissance, dit-elle. Ça n’a pas sa raison d’être en planification financière. Un enfant, c’est un coût et ça n’amène pas d’argent à la maison. »
Source: La Presse
Rodrigo Bustos
800, rue Principale, bureau 308
Granby (Québec) J2G 2Y8
Sans frais : 1 866 550-0414
Téléphone : 450 361-0808
Télécopieur : 1 866 292-8014
rodrigo.bustos@prosphere.ca