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Des congés parentaux qui coûtent cher

9 août 2019

Mylène a eu deux enfants en l’espace de trois ans. Cette infirmière auxiliaire dans la jeune trentaine a vu son revenu diminuer considérablement puisqu’elle a touché le Régime québécois d’assurance parentale pendant une longue période, ce qui a fait couler ses finances.

Mylène est en couple avec son conjoint, un mécanicien, depuis plusieurs années. Lorsqu’elle est tombée enceinte, ils ont voulu construire un nid qui répondait à leurs aspirations : achat d’une maison unifamiliale, location d’une deuxième voiture, un VUS, afin que la petite famille puisse se déplacer en toute sécurité. Tout ceci a pesé lourd sur le budget familial et les conjoints ont donc décidé de réhypothéquer leur propriété pour un montant supplémentaire de 31 000 $, en plus de l’hypothèque initiale de 147 000 $. Il ne reste donc aucune équité sur cette maison évaluée à 185 000 $.
Lorsque le second congé de maternité a commencé, les finances de Mylène n’ont pas résisté. Avec une marge de crédit personnelle de 10 000 $, à laquelle s’ajoutent des soldes de cartes de crédit de 18 000 $, elle est incapable de faire face à ses obligations. Elle est donc allée prendre conseil auprès d’une firme de syndics autorisés en insolvabilité.
60 versements
La proposition de consommateur s’est avérée une bonne option pour la jeune femme, au lieu de la faillite. En effet, son budget lui permettait de prendre une entente de 60 versements mensuels de 225 $ chacun, pour un total de 13 500 $ sur une dette de 28 000 $. De cette façon, elle a pu liquider sa marge et ses cartes de crédit. « Cette solution lui a permis de conserver ses biens tout en n’ayant qu’un seul paiement raisonnable à faire chaque mois », explique Karine Houle, conseillère principale en redressement financier chez Raymond Chabot. Puisqu’il n’y avait aucun défaut de paiement sur leur maison, le couple a pu la garder et continuer à rembourser ses deux prêts hypothécaires. Même situation pour le véhicule de Mylène, qu’elle a conservé.

Planifier l’arrivée d’un enfant
Karine Houle remarque que généralement, dans ce type de situation, ce sont les deux conjoints qui doivent déposer une proposition de consommateur. Dans le cas présent, seule Mylène a dû le faire, puisque son conjoint a réussi à garder ses finances à flots. « Cela dit, il faut bien réfléchir à son style de vie lorsque l’on connaît une chute de revenus. Il est préférable de remettre en question certains choix – a-t-on vraiment besoin de deux voitures ? – pour être capable d’absorber le manque à gagner », dit-elle. Pour dégager davantage de liquidités, le conjoint pourrait également effectuer des heures supplémentaires pendant un certain temps. On peut aussi penser à vendre un bien, éventuellement la maison, et louer un logement moins coûteux.
« Avant de contracter une deuxième hypothèque sur sa propriété, on devrait aussi consulter un professionnel pour bien évaluer ses options et déterminer laquelle est la meilleure dans notre situation. Il sera toujours temps de choisir cette solution si elle est la plus avantageuse, mais une réflexion préalable est nécessaire », mentionne Karine Houle.

Enfin, elle souligne qu’il est indispensable de faire une planification financière avant de songer à devenir parent, afin d’anticiper la baisse de revenus causée par le congé de maternité. « Attention également à ne pas accepter les yeux fermés le montant maximum du prêt hypothécaire consenti par son institution financière. Mieux vaut faire ses calculs en tenant compte d’entrées d’argent moindres, au cas où les revenus diminueraient », recommande-t-elle.

SA SITUATION FINANCIÈRE

Actif

  • Moitié indivise d’une maison évaluée à 185 000 $ avec un solde encore à payer de 147 000 $ sur la première hypothèque et de 31 000 $ sur la seconde.
  • Volkswagen Tiguan 2016 en location
  • Meubles (valeur inférieure à 7000 $)

Dettes

  • Marge de crédit : 10 000 $, avec un taux d’intérêt de 5 %
  • Cartes de crédit : 18 000 $, une avec un taux d’intérêt à 19 % et l’autre à 29 % à cause d’un retard de paiement.
  • TOTAL : 28 000 $

Revenu mensuel familial net

  • Salaire de Mylène : 2400 $
  • Salaire de son conjoint : 2800 $
  • Prestations pour enfants : 615 $
  • Retour anticipé pour garde d’enfants : 370 $
  • TOTAL : 6185 $

Dépenses familiales mensuelles

  • 5960 $ (incluant frais de garde, deux hypothèques, taxes municipales, paiement des deux voitures, assurances, électricité, téléphone, épicerie, etc.)

Source: journaldemontreal.com

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