À 63 ans, Simone vient tout juste de se séparer. En plus d’un divorce, elle doit aussi faire face à une totale déconfiture financière, puisqu’elle se retrouve responsable des dettes de son ex-conjoint.
Durant son mariage, Simone a accepté de cautionner son mari Gilles lorsqu’il a contracté plusieurs prêts. Ce dernier avait également mis ses actifs au nom de sa femme, y compris sa compagnie de construction. Immédiatement après la séparation, Gilles a fait faillite, entraînant son ex-femme dans la tourmente financière, puisque c’est contre elle que les créanciers se sont tournés pour obtenir le remboursement de ce qu’il leur devait.
Dans un premier temps, la femme accablée a songé à remettre sa maison à la banque, mais elle s’est souvenue que sa fille s’était à son tour portée caution lorsque ses parents ont contracté l’hypothèque. Celle-ci pourrait donc aussi connaître de sérieux ennuis. Toutes les issues semblent bloquées pour Simone, qui est allée consulter un expert en insolvabilité.
Une situation inextricable
Simone se retrouve avec des dettes de 258 000 $, en plus de l’hypothèque de sa maison qui s’élève à 590 000 $. Sur le lot, on retrouve des soldes de cartes de crédit (38 040 $), des factures d’électricité (près de 5000 $), des retards de paiement de TPS/TVQ de la compagnie dont elle est responsable à titre d’administratrice. À cela s’ajoute un prêt de 150 000 $ consenti à son mari par un de ses amis.
Le premier constat qu’a posé Nathalie Zarzour, conseillère principale en redressement financier chez Raymond Chabot, a été que sa cliente était si endettée qu’il lui était impossible de déposer une proposition de consommateur. La faillite était sa seule option, à raison d’un paiement de 225 $ pendant neuf mois, compte tenu des faibles revenus de Simone. Celle-ci touche 375 $ par mois de RRQ, et a dû retourner sur le marché du travail comme vendeuse, avec un salaire d’environ 1800 $.
Son véhicule en location sur lequel il restait encore plusieurs mois à courir, pour un total de 34 525 $, a été rendu au créancier. La perte financière de ce dernier a été incluse dans la faillite.
Une maison invendable
L’autre action à poser par le syndic est de vendre la maison, afin de tenter de réaliser un bénéfice qui serait ensuite versé aux créanciers. La propriété est évaluée à 650 000 $ ; or, elle intéresse peu les acheteurs compte tenu de son prix, de son état et de sa localisation. « Des travaux de rénovation ont été commencés, mais pas terminés. De plus, la résidence se trouve en zone inondable. Avec les récentes inondations, les gens se montrent donc très circonspects », mentionne Nathalie Zarzour.
Si le syndic ne réussit pas à vendre la résidence de son côté, elle devra être remise à la banque, qui la vendra alors à perte. Dès lors, c’est la fille de Simone qui pourrait se retrouver en situation précaire, car elle sera tenue responsable de la perte subie par l’institution prêteuse. Même situation si la propriété est vendue par le syndic à un prix moindre que l’hypothèque : la jeune femme devra répondre de la perte encourue par la banque, puisqu’elle a cautionné le prêt de ses parents. Moralité : se porter caution, même pour des proches, peut nous plonger dans de sérieuses difficultés financières. C’est un pensez-y-bien...
Actifs
Dettes
Revenu mensuel
TOTAL: 2193 $
Dépenses mensuelles
2125 $ (incluant loyer du nouveau logement, téléphone, électricité, épicerie, assurances, transports et paiement de la faillite, etc.)
Source: journaldemontreal.com
Rodrigo Bustos
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